Dans un récent communiqué, l’Insee a fait part de son intention de revaloriser les projections d’inflation pour le dernier trimestre de cette année. La flambée des prix résultant de l’inflation devrait donc continuer à décélérer. Une nouvelle à priori réjouissante pour les consommateurs mais beaucoup moins encourageante pour les épargnants qui ont opté pour le Livret d’épargne populaire (LEP). Et pour cause…
Généralités sur le LEP (livret d’épargne populaire)
Au même titre que le livret A, le LEP est un livret d’épargne réglementaire. Il est réservé aux épargnants disposant de revenus modestes et qui souhaitent mettre de l’argent de côté tout en protégeant leur pouvoir d’achat. A titre de rappel, ce dispositif est dédié aux foyers fiscaux qui habitent à titre permanent en France. L’épargnant ne peut ouvrir qu’un seul livret à la fois, deux pour les couples mariés ou pacsés.
En ce qui concerne l’inauguration du compte LEP, il répond à différents critères incluant les conditions de ressources. Pour profiter de cette solution d’épargne en 2023, le revenu fiscal de l’année 2021 ne doit pas dépasser les plafonds en vigueur. A titre d’illustration, ce seuil maximal est fixé à 21 393 € pour un foyer à une part. Enfin, le plafond est fixé à 10 000 €, hors calcul des intérêts capitalisés pour le LEP.
Un placement au taux d’intérêt alléchant
Selon nos confrères de Moneyvox, les taux du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) ont peu de chance d’évoluer jusqu’en février 2025. Autrement dit, le taux actuel de 3% sera maintenu jusqu’à nouvelle ordre. Une décision qui n’est pas du goût des épargnants demandant le recours devant le Conseil d’Etat. Cette opposition n’influence cependant pas le LEP.
Avec un taux qui a connu une hausse record depuis 2020, le livret d’épargne populaire fait aujourd’hui des placements les mieux rémunérés en France avec un taux de 6%. Depuis quelques semaines, le seuil maximal autorisé pour le dépôt de fonds est fixé à 10 000 € contre 7 700 € auparavant. Notons que la moitié des épargnants ayant misé sur le LEP étaient encore au plafond avant que cette augmentation n’intervienne. Désormais, ce livret rapporte aux intéressés plus de 50 € d’intérêts mensuels.
Une réjouissance de courte durée
Malheureusement, cette situation ne pourra pas perdurer. En effet, le taux du livret d’épargne populaire fait l’objet d’une mise à jour deux fois par an suivant l’évolution de l’augmentation moyenne des prix hors tabac enregistrée au cours des deux trimestres précédents. Pour que le taux du LEP soit bloqué à 6% durant la prochaine mise à jour prévue pour 2024, il faudrait que l’inflation ne dépasse pas les 6% durant le dernier trimestre de cette année.
Selon le dernier communiqué de l’Insee, l’inflation devrait atteindre les 4,36% d’ici la fin de l’année contre 4,33% au cours des dernières évaluations. Par conséquent, le taux du LEP devrait monter jusqu’à 4,4% d’ici l’an prochain si l’on se réfère à la méthode de l’arrondi. Autrement dit, le repli de l’inflation représente une nouvelle réjouissante pour le pouvoir d’achat mais elle va handicaper les épargnants ayant misé sur le LEP.
Il ne nous reste plus qu’à attendre le début de l’année 2024 pour connaitre le verdict attribué par la banque de France concernant le prochain taux d’application du LEP. L’institution pourra suggérer l’application de la formule de calcul en maintenant le taux du livret d’épargne populaire à 4,40%. Elle a également pour option d’arrondir ce taux à 4,5% au moment de formuler sa proposition au gouvernement. La dernière alternative consiste à restreindre la baisse en sauvegardant le taux du LEP à hauteur de 5,5%. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé au mois de juillet dernier. Seul l’avenir nous en dira plus sur l’issue de cette situation…