La France fait partie des rares pays qui accordent une importance prioritaire à la protection sociale des citoyens en dépit des insuffisances souvent pointées du doigt par les partis politiques et les syndicats. En Europe, le pays figure en tête du classement des pays qui dépensent le plus d’argent pour le système social.
La France n°1 en matière de politique sociale en Europe
Selon une enquête qui a récemment été menée par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), la France est le pays européen qui dépense le plus de budget en matière de politique sociale. En 2022, le pays a remporté ce titre pour la 7e année consécutive. Les résultats de l’étude révèlent que les dépenses liées à la protection sociale affichent des résultats proches de la période d’avant crise sanitaire au cours de la même année, sur tout le territoire européen.
Dans ce secteur, force est de constater que l’Hexagone se démarque de tous les autres pays. De plus, la part de produit intérieur brut est estimée à hauteur de 32,2% au cours de l’année 2022. D’une manière générale, les charges liées aux prestations sociales n’ont cessé d’exploser sur le continent, à un rythme moins soutenu par rapport aux années précédentes.
Des taux en constante progression
Selon nos confrères d’Econostrum, les charges ont subi une hausse de 1,7% en France au cours de l’an passé contre 2,6% en 2021 et 6,9% l’année précédente. De plus, ces dépenses ont connu une augmentation moyenne de l’ordre de 2,5% auprès des autres pays membres de l’Union Européenne contre 3% en 2021 et 8% en 2020. Toujours selon les auteurs de cette étude, ces chiffres qui émanent de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques reflètent la volonté du gouvernement de renforcer le système de protection sociale de ses citoyens en dépit des années qui s’écoulent.
32,2% du PIB dépensé dans la protection sociale
Notons que cette augmentation rapportée par la Drees reste inférieure au taux d’inflation. Concrètement, cela veut dire que les dépenses n’ont pas suffit à affronter le repli du pouvoir d’achat. A en juger par les statistiques, la Drees affirme que la pays a consacré plus de 848 milliards d’euros à ces aides sociales, soit près de 32% du produit intérieur brut.
Cette valeur est semblable à celle de 2019 puisqu’au cours de cette année, l’Etat a déboursé près de 31% du PIB aux charges de prestations sociales. Ce qui est légèrement faible par rapport aux chiffres de 2020. Une année marquée par la crise sanitaire au cours de laquelle plus de 35% du PIB était réservé aux aides sociales.
L’Italie gagne la seconde position du classement avec près de 29,6% % du PIB dépensé dans les aides sociales contre 29,2% pour l’Allemagne, plaçant ainsi le pays d’Angela Merkel en 3e position du classement. Selon la Drees, les allocations sociales s’élèvent en moyenne à 12 550 € par an et par habitant en France dont près de 5500 € sont en rapport avec le « risque vieillesse-survie » et près de 4700 € liés au risque santé.
Quid des autres dépenses ?
Les autres charges sont moins conséquentes. C’est notamment le cas des dépenses en rapport avec la famille et qui sont estimées à 850 €. Un budget de 700 € est consacré à l’emploi contre 500 € pour la précarité et l’exclusion. En moyenne, le fait de se loger coûte au trésor français 250 €. Ces charges constituent en somme 18% des charges en France contre 17% sur tout le continent européen.
Enfin, les aides sociales du « risque emploi » ont connu une baisse de 20,7 % dans l’Hexagone au cours de l’année 2022, après avoir subi un repli de 19 % en 2021. Ce sont les impacts de la réforme de l’assurance chômage qui a fait son apparition en 2021 et qui a diminué les montants versés tout en renforçant les conditions d’ouverture de droits.