Les personnes qui sont en situation de handicap n’ont pas toujours accès à l’allocation adulte handicapé (AAH) ou à la pension d’invalidité. Mais le revenu de solidarité active suffit-t-il pour la prise en charge de ces personnes qui peinent à trouver du travail en raison de leur handicap ? Décryptage.
Les personnes handicapées peinent à trouver du travail
Selon les chiffres officielles, ils sont plus de 300 000 à être en situation de handicap et à vivre du RSA en France. La majorité d’entre eux ne remplissent pas les critères d’éligibilité liés à l’accès aux pensions d’invalidité et à l’AAH. Mais ce n’est pas tout ! Ils rencontrent également des difficultés à trouver du travail en raison de leur handicap. C’est ce que déplore Sylvie Taillandier qui témoigne : « ça me dégoûte, j’ai l’impression que je ne sers à rien dans la société ».
A 61 ans, la jeune femme doit vivre avec un RSA de 580 € pour couvrir l’ensemble de ses dépenses mensuelles, y compris les colis alimentaires de l’épicerie sociale, s’indigne-t-elle. Depuis 2018, elle n’arrive plus à décrocher un job après avoir été reconnue travailleuse handicapée. Comme elle le souligne : « Les recruteurs rechignent lorsqu’ils me voient débarquer avec ma canne ».
L’histoire poignante de Sylvie
Sylvie Taillandier a été victime d’un grave accident de la route alors qu’elle était âgée de 10 ans. Depuis, elle a multiplié les petits jobs (restauration, secrétariat…). Pendant 7 ans, elle a dû endurer les trajets quotidiens avec son lourd handicap dans les bus bondés de la capitale. A ce propos, elle souligne : « Ce n’est pas bon pour mes jambes qui sont déjà en mauvais état ». Avec un taux d’invalidité estimé à 20%, la jeune femme ne peut malheureusement pas prétendre à l’AAH dont les conditions d’éligibilité incluent un taux d’incapacité minimum de 50%.
L’intéressée n’a pas non plus le droit de profiter de la pensions d’invalidité. Elle croise les doigts pour pouvoir remplir le taux plein à 62 ans et pouvoir partir sereinement à la retraite. Notons que les personnes en situation de handicap ne touchent pas tous un revenu de remplacement. La situation est d’autant plus pénible pour ces personnes dont le handicap limiter l’accès au milieu professionnel.
Ils doivent se suffire au RSA pour survivre
La DREES estime que 16% des allocataires affirment être fortement limités depuis au moins 6 mois en raison des soucis de santé qui les empêchent de travailler de manière ordinaire comme les autres. Mais dans les faits, ils sont encore plus nombreux. Certains des allocataires du RSA ne réalisent pas leur handicap, ou sont dans le déni. Il faut les aider à accepter la situation pour qu’ils puissent jouir d’un encadrement approprié.
Parmi les 300 000 bénéficiaires du RSA, certains sont en attente de leurs droits en tant que personnes handicapées. A ce propos, l’assistante sociale explique : « Lorsque les handicapés déposent leur dossier pour accéder à l’AAH, nous prenons l’habitude de demander en parallèle le RSA pour ceux qui n’y ont pas accès ». Le délai de traitement des dossiers varie de quelques mois à 1 an, précise-t-elle.
Les conditions imposées par la Sécurité sociale
Pour qu’un individu soit reconnu inapte par la Sécurité sociale, la faculté de travail doit être diminuée d’au moins deux tiers à l’issue d’une maladie ou d’un accident non professionnel. Aussi, le demandeur doit avoir rempli le minimum de cotisations exigé par l’institution à l’issue d’une maladie ou d’un accident ne résultant pas du travail. Enfin, l’intéressé doit avoir cotisé suffisamment auprès de la sécurité sociale dans les 12 mois qui précèdent l’incapacité à travailler.
En ce qui concerne les allocataires du RSA, notons qu’une nouvelle mesure a été mise en place. Ces derniers doivent désormais travailler à hauteur de 15 heures par semaine pour continuer à toucher ce précieux coup de pouce financier. Un communiqué officiel rapporte cependant que cette obligation peut être dispensée pour les personnes qui rencontrent des difficultés particulières en raison de leur handicap.